02 mars 2017

La donnée, c’est le nouveau carburant du transport. Et l’algorithme, son nouveau moteur. Vitesse, usure des pneus, consommation des véhicules : tout est collecté. Etat du trafic, météo, fréquentation des transports en commun : tout est enregistré. Et grâce à la puissance d’analyse du Big data, ces données se transforment instantanément en enseignements pour améliorer les véhicules et les déplacements. Le Big data, c’est la promesse de solutions de transports plus efficaces, plus variées et moins polluantes.

Des véhicules connectés intelligents et éco-responsables !La révolution numérique offre des perspectives quasi-illimitées pour rendre la conduite et la vie à bord des véhicules plus agréables et plus sûres. Mais elle laisse aussi entrevoir des progrès dans le domaine de la lutte contre la pollution liée aux transports, responsables de 23% des émissions de CO2 dans le monde. Des programmes d’assistance au pilotage écologique sont actuellement à l’étude comme le CO2 Cruise Assist, un système embarqué qui surveille le trafic, détecte les décélérations et indique au conducteur le meilleur moment pour lever le pied afin de réduire sa consommation.

Cette aide à la conduite pourrait équiper certaines automobiles dès 2018, en attendant l’avènement du véhicule autonome aux alentours de 2030, le Saint-Graal du Big data appliqué aux véhicules. Car sans chauffeur, un véhicule pollue moins ! C’est ce qu’a démontré le test "European Truck Platooning Challenge" organisé en 2016 durant lequel six convois de camions autonomes ont sillonné l’Europe. Bilan : 10% de carburant économisés grâce à une conduite optimisée (meilleures trajectoires, meilleure utilisation du moteur…).

Au-delà de la conduite, le Big data et la télématique permettent aux véhicules de s’auto-diagnostiquer et de détecter les signes avant-coureur d’un incident ou d’un défaut. Là encore ce progrès a des incidences sur l’environnement. C’est le cas par exemple de la surveillance automatique de la pression des pneus : un sous-gonflage de 0.5 bar, représente non seulement un danger mais aussi 2,4 % de consommation supplémentaire (soit 58 kg de CO2 par an). En facilitant l’entretien des véhicules, le Big data garantit ses performances et renforce leur pérennité.

Des réseaux plus efficients

L’augmentation des performances des véhicules n’est qu’une partie émergée des bienfaits du Big data en matière de transports verts. Car la science du Big data permet une meilleure gestion des déplacements et, par conséquent, un usage plus raisonné des moyens de transports. Grâce à la collecte de toutes les informations liées aux mouvements urbains (état du trafic routier, caméras de surveillance dans les rues, comptage des entrées et sorties dans les transports publics…), il est possible de cartographier en temps réel l’activité de la ville. Ceci permet d’adapter l’offre de bus, de métros, de vélos en libre-service voire même de taxis « à la demande ». A Ryad (Arabie Saoudite), la mise en service d’un réseau de bus a été précédée d’une étude appuyée sur les données et la géolocalisation des téléphones portables pour comprendre les déplacements et, ainsi, affiner les itinéraires et les arrêts. En rendant les transports plus efficaces, le Big data diminue leur empreinte carbone. Associée à des énergies non polluantes, la science de la donnée pourrait même les rendre neutres.