30 octobre 2019

Aujourd’hui, les métiers se transforment et l’assurance n’échappe pas à cette tendance. Intense, rapide et incontournable, cette transformation demande aux collaborateurs un souffle et des expertises nouvelles. Pour cela, BNP Paribas Cardif a déjà démarré son processus de transformation et propose plusieurs formations clés à ses équipes. Renaud Dumora, Directeur Général, explique comment l’entreprise prépare le futur du travail.

 

Programmation, Data Science, UX Design, comment et pourquoi ces formations ont-elles été choisies et testées par le Comex de BNP Paribas Cardif ?

Je considère que le mouvement le plus important engagé dans nos métiers est celui qui nous rapproche des technologies numériques. C’était très important pour moi que le Comex, devant l’évolution des métiers liés au numérique, sache précisément de quoi il parle. L’UX designer, le data scientist, le développeur vont prendre de plus en plus d’importance. Il est primordial de comprendre ces rôles, de savoir échanger avec ces métiers, au même titre qu’on sait le faire avec un actuaire, un communicant…

Et comme nous lançons ce programme à grande échelle, il était essentiel de bien connaître les éléments centraux des formations proposées à nos collaborateurs par General Assembly, l’un des principaux organismes de formation avec qui nous travaillons.

 

Que retenez-vous de ces formations ?

J’ai suivi et participé à ces formations en intégralité. Ce sont des sujets qui me passionnent, et ce sont des thématiques dont j’ai suivi l’évolution depuis le début de ma carrière, initiée dans les statistiques. Mon appétence était donc plus évidente que pour d’autres !

Ma première surprise, c’était le format. Le Comex a bénéficié d’un module accéléré en classe virtuelle, du fait de son positionnement géographique. J’avais quelques réticences sur les « Mooc »* et les outils à distance. Mais l’outil donnait la possibilité à un groupe d’interagir en ligne avec un formateur en s’appuyant sur des vidéos et des slides. Les messages passent très bien et la concentration est maintenue. Se retrouver dans une classe virtuelle, avec une vraie capacité d’interaction, ça fonctionne. J’en suis ressorti avec l’envie de me replonger dans les méthodes de programmation !

 

Tous les métiers vont-ils d’une manière ou d’une autre être influencés par les savoir-faire liés à la programmation, au design et à l’utilisation des données ?

Très clairement, oui. Où que vous soyez positionné sur la chaîne de valeur de l’assurance, vous allez être en interaction avec le digital. Ça peut être avec le client final, des experts, des fournisseurs… Par ailleurs, les technologies numériques vont bouleverser directement de nombreux métiers en interne. Je pense par exemple à la direction juridique. C’est peut-être une direction que l’on imagine appuyée sur la culture du livre, du document papier, d’un savoir livresque accumulé… Mais nous sommes complètement dans le stéréotype car en réalité, le zéro papier est déjà là, les robots y ont déjà fait leur apparition.

 

Quels sont les critères suivis par les managers pour inciter leurs équipes à participer à ces formations ?

Je dirais d’abord que si un collaborateur demande à son manager s’il peut bénéficier d’une de ces formations, c’est déjà une excellente nouvelle ! Cela veut dire que l’on aura réussi à créer l’envie, à convaincre que cette évolution nécessaire est une chance. Je voudrais souligner ensuite que, parce que nous sommes une entreprise méthodique, avec une vision spécifique sur le sujet, ces formations ne seront pas proposées sans réflexion. C’est bien pour en tirer le meilleur que nous avons mis en place le « Strategic Workforce Planning », une démarche stratégique visant à identifier les métiers de demain et accompagner les collaborateurs dans l’évolution de leurs compétences. Cela nous donne une vision systémique pour trouver la meilleure manière d’amener nos 10 000 collaborateurs vers d’autres métiers, pour trouver la meilleure manière de poursuivre notre transformation au rythme qui fera se rencontrer leurs aspirations et les besoins de l’entreprise.

 

Quels sont les bénéfices de ces formations pour les managers ?

Il est certain que cette préparation globale de la transformation de l’entreprise doit trouver sa place à l’échelle locale. Bien sûr, à ce niveau, l’objectif évident d’un manager est d’accomplir sa mission immédiate mais il doit aussi préparer son équipe pour le futur. Les formations que nous mettons en place vont lui permettre, dès à présent, de travailler cette dimension de son rôle. Nous allons aider les managers à s’engager dans cette voie. Et cela va se faire de manière séquencée, progressive.

 

Quel est l’enjeu principal de ces formations : avoir des outils qui facilitent la relation client ? Améliorer l’employabilité des collaborateurs ? La performance du métier ?

Je pense que les formations répondent à tous ces enjeux. Les technologies numériques nous aident à améliorer notre efficience globale. Le « sans-faute », l’expérience client, le temps réel, est, à la limite, moins un enjeu désormais qu’une évidence. Ce n’est pas un luxe, c’est une contrainte absolue. Cela fait déjà partie de notre environnement, c’est une part intrinsèque de notre business model.

 

Certaines branches d’activité sont-elles plus enclines à s’engager dans ces formations ?

Nous avons tendance à croire que les métiers de l’actuariat, des systèmes d’information, de l’informatique, ont un penchant plus naturellement immédiat à s’engager dans les formations proposées. Cependant, si j’en juge par l’adhésion des membres du Comex lors des sessions de formation qui leur ont été proposées, tout le monde est embarqué !

 

Qu’est-ce qui permettra de dire que cette transformation sera réussie ?

Bien sûr, nous nous appuierons sur les nombreux indicateurs directement liés aux formations proposés par General Assembly, allant d’une semaine, upskill*, à 3 mois, reskill*, qui mesurent la valeur ajoutée éducationnelle des formations : liste des compétences acquises, degrés d’expertise...

Mais ce qui, au global, est le plus important pour l’entreprise, c’est de faire grandir sa capacité de développement, sa capacité à se saisir d’opportunités nouvelles pour former les équipes existantes.

*MOOC : Massive Open Online Course. Cours dispensés uniquement en ligne.

*Upskilling : Perfectionnement des compétences.

*Reskil : Acquérir des compétences nouvelles.